Le Premier panorama mondial de l'Economie de la Culture dévoilé à l'Unesco

Summary
La CISAC a dévoilé à la presse le 3 décembre à Paris, au siège de l'UNESCO les conclusions de l'étude réalisée par EY "Cultural Times - Premier panorama mondial de l'économie de la culture"
3_12_15 Conf presse Unesco Tribune

Avec des revenus de 2.250 milliards de dollars, en 2013, soit 3 % du PIB Mondial, et 29,5 millions d'emplois, soit 1 % de la population active, les 11 secteurs culturels analysés par EY sur les 5 continents, pèsent davantage que le secteur des télécommunications dans le monde (1.570 milliards de dollars) et représentent plus d'emplois que les industries automobiles européennes, japonaise et américain réunies (25 millions). 

Il est temps de prendre la Culture économiquement au sérieux "

a commenté la directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, lors de la conférence de presse qui réunissait des médias français et internationaux, au siège parisien de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture. Elle a salué le lancement de ce rapport comme "une excellente nouvelle" à laquelle l'UNESCO est "heureuse de s'associer".

Au moment de la COP21,

l'enjeu, aujourd’hui, ce n’est pas seulement de montrer que la culture est un moteur de croissance ou de développement, mais qu’elle est un moteur de croissance verte, et de développement durable. C’est sur ce front-là que le secteur culturel peut faire la plus forte différence, comme levier d’emplois durables, ancrés dans les savoir-faire locaux, maîtrisés par les peuples, associés à des traditions et des sites qui ne se délocalisent pas" a t-elle ajouté. "La Convention de l’UNESCO de 2005 [pour la diversité culturelle] reconnaît cette double nature des biens et des services culturels, qui sont à la fois des moteurs de croissance, de revenus et d’emplois, et des vecteurs d’identité, de repères collectifs, une façon de fabriquer du vivre ensemble"

Pour Jean-Michel Jarre, compositeur et président de la CISAC, et ambassadeur de bonne volonté de l'UNESCO,

Pour la première fois, grâce à l'étude EY, nous avons une image claire de ce que les créateurs et les industries qui leur sont liées, apportent à l'économie globale. Et ce tableau est impressionnant".

Il a souligné l'apport des secteurs culturels et créatifs à l'économie numérique, dont ils sont l'un des moteurs. Présentée à l'UNESCO par Marc Lhermitte, associé EY, l'étude évalue à 200 milliards de dollars la contribution des secteurs culturels aux ventes numériques mondiales. 

Elle met aussi en lumière le potentiel économique de ces secteurs dans les pays émergents en Afrique, Amérique latine et Asie.

Mais l'économie de ces secteurs demeure fragile. Ses fondations reposent sur un cadre législatif qui protège le travail des auteurs et assure aux acteurs culturels un retour sur leur investissement. 

Si on touche à ces fondations, tout le système est en péril".

a insisté Jean-Michel Jarre. Dans des secteurs vivant une transition numérique, la juste rémunération des créateurs doit être préservée. Faute de quoi, c'est le renouvellement même de la création qui sera mis en question, car, faute pouvoir vivre de leur art, les jeunes talents s'en détourneront. Citant Beaumarchais, le fondateur du droit d'auteur en 1777, qui disait que

Pour pouvoir créer, encore faut-il au préalable pouvoir dîner,

Jean-Michel Jarre a appelé les décideurs politiques à se saisir de la question du rééquilibrage du transfert de valeur en faveur des intermédiaires en ligne, à l’œuvre dans l'économie numérique.

Pour Gadi Oron, directeur général de la CISAC, cette étude constitue une étape clé dans la poursuite de sa mission en faveur des auteurs, à la veille de la célébration de ses 90 ans en juin 2016.

Lire l'étude Cultural Times sur www.worldcreative.org.

Nouveauté: NTDTV a interviewé Jean Michel Jarre sur l'étude de EY. Regardez ici.