La CISAC et les créateurs défendent l'égalité hommes-femmes dans l'art devant l'UNESCO

Summary
Lors d'un débat d'experts, la CISAC se fait représenter par Suzanne Combo, qui fait part des difficultés rencontrées par les créatrices
201703 UNESCO Women's Day
Photo ©: CISAC

Le 8 mars, dans le cadre de la semaine HeForShe, l'UNESCO a organisé un débat d'experts à son siège parisien, sur le thème «Le courage de créer: l'égalité des genres et les arts». Ce débat a réuni un groupe inédit de créateurs et d'universitaires attachés à la question de l'égalité hommes-femmes et mis l'accent sur les conquêtes d'un certain nombre de pionnières et les nouvelles perspectives qui s'ouvrent pour atteindre la parité et la liberté artistique. Il était organisé en marge de l'édition 2017 de la Journée internationales des femmes et a offert aux artistes et professionnels de la culture l'opportunité de réfléchir à ce que signifie l'égalité hommes-femmes dans l'art et les industries créatives à travers le monde.

La CISAC s'est associée à l'UNESCO pour promouvoir l'égalité des genres pour les créatrices et contribuer à réduire les obstacles au progrès et à leur accès au métier d’artiste.

La CISAC était représentée par l'artiste française Suzanne Combo, qui était invitée à participer au débat d'experts animé par Audrey Pulvar sur le thème «Courage et créativité: quelle liberté d'expression dans l'art pour les femmes?». Les participants au débat se sont penchés sur des questions telles que : 

  • Pourquoi reste-t-il difficile pour les femmes d'être artistes?
  • Les femmes sont-elles toujours confrontées à plus de violence, de censure, d'exclusion et d'intimidation en tant qu'artistes?
  • La créativité passe-t-elle par les mêmes voies que la prise de pouvoir sur leur propre corps?

Deeyah Khan, réalisatrice lauréate d'un Emmy et d'un Peabody Award, a rappelé que les femmes doivent toujours lutter pour défendre des droits normalement acquis et poursuivre le combat pour l'égalité des droits, la dignité et l'accès au métier d’artiste. L'enjeu d'un salaire égal pour un travail égal reste capital. Les femmes continuent de toucher 12 à 15 % de moins à fonctions et compétences égales. Choisir d'être une artiste reste difficile partout dans le monde, dans la façon dont elles sont définies dans la société ou la sphère publique.

Selon Ole Reitov, Co-fondateur et Directeur Général de  Freemuse, si l’on s’intéresse à la question des stéréotypes et de la domination masculine, la représentation visuelle des artistes féminines, y compris lorsqu'elles sont sur scène, reste problématique et taboue dans l'industrie musicale.

Suzanne Combo a quant à elle expliqué que la précarité était certainement l'un des principaux facteurs empêchant les femmes de se lancer dans une carrière d'artiste. Dans bien des cas, le sexisme rencontré par les créatrices couvre de nombreux aspects: des vêtements, une voix et des prestations qui les mettent mal à l'aise et leur font perdre confiance en elles. Sans compter que la plupart des outils technologiques et des logiciels utilisés pour produire un album sont essentiellement maîtrisés par des hommes.

Les créatrices restent minoritaires dans un grand nombre de sociétés d'auteurs de toutes régions. Suzanne a souligné la nécessité, pour les artistes féminines, d'accéder à la direction et au conseil d'administration de ces organisations. 

La relance du projet women@CISAC est essentiel pour parvenir à combler ces lacunes, que ce soit dans le secteur de la gestion collective et pour les créatrices dans leur ensemble.

Ce débat d'experts réunissait aussi Laurence Rossignol, Ministre française des Familles, de l'Enfance et des Droits des femmes, Fanny Benedetti, Présidente du Comité ONU Femmes France, Eric Falt, Deeyah Khan, Ole Reitov, Maysaloun Hamoud, Shlomi Elkabetz, Simon Carpentier et Victor Solf du groupe Her, Jepchumba, Pia MYrvoLD, Octavio Kulesz et Françoise Fabian.