CISAC@OMPI : Scénaristes, réalisateurs et producteurs se réunissent pour évoquer le processus de création d’un film

Summary
Le panel souligne l’importance de la collaboration, de la confiance et l’équité dans la réalisation d’un film
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Le processus qui consiste à porter une œuvre audiovisuelle à l’écran est long et incertain, et la collaboration des créateurs et des producteurs est souvent le facteur central de sa réussite. Voilà le message clé du panel qui a réuni pour la première fois des auteurs, des scénaristes, des réalisateurs et des producteurs à l’OMPI à Genève le 7 octobre.  

La session spéciale intitulée « Cadre les rêves : la coopération créative dans le processus de réalisation d’un film » a été organisée à l’invitation de la CISAC, de la Fédération internationale des associations des producteurs de films (FIAPF) et de Writers & Directors Worldwide (W&DW). Co-présidée par Bertrand Mouillier, expert en charge des affaires internationales pour la FIAPF, et par Yves Nilly, Président de W&DW, la discussion a permis aux délégués de l’OMPI d’en savoir plus sur les défis auxquels doit faire face un créateur audiovisuel pour gagner sa vie.

Olivia Hetreed, scénariste et Présidente de la UK Writers Guild, a été la première à s’exprimer. Analysant le processus ayant consisté à porter à l’écran « La jeune fille à la perle », Mme Hetreed a expliqué que « la confiance est l’ingrédient essentiel d’une bonne relation entre les créateurs et les producteurs ».

Le producteur Andy Paterson a confirmé ce sentiment et expliqué pourquoi il est essentiel que toutes les parties partagent une vision commune au sujet du produit fini, a-t-il déclaré.

« Il s’agit d’un processus industriel et financier très complexe et les risques que vous courez sont énormes. Il est donc important que les producteurs essaient de faire le même film que le scénariste ».

Le réalisateur et producteur indien Bobby Bedi a ensuite évoqué dans le détail la dépendance financière des créateurs et des producteurs et les défis spécifiques propres à l’Inde, qui accueille aujourd’hui l’industrie du cinéma la plus importante au monde. Bedi a souligné l’importance des lois strictes sur le droit d’auteur pour permettre aux créateurs de gagner leur vie, a-t-il déclaré. 

« C’est une activité difficile et le succès est très rare. Vous devez vous assurer une source de revenus pour toute votre vie et non pas simplement le temps de vos films ».

La réalisatrice sénégalaise Angèle Diabang a ensuite évoqué le secteur audiovisuel en Afrique, soulignant l’importance et la nécessité de pouvoir compter sur des sociétés d’auteurs efficaces. Elle a par ailleurs expliqué comment la qualité du produit fini dépendait également d’un financement approprié.

« Quand on parvient à garantir le financement d’un film, il est alors possible de consacrer plus de temps au processus créatif ».

Benjamin Legrand, célèbre auteur français de bandes dessinées, scénariste et romancier, a été le dernier à prendre la parole. Il a évoqué le formidable essor du cinéma d’animation dans lequel, à l’instar du cinéma traditionnel, la coopération et la rémunération équitable sont les facteurs clés qui permettent de préserver la qualité de l’œuvre.

« Il y a vingt ans, nous réalisions une film d’animation tous les quinze ans mais aujourd’hui, nous réalisons quinze films d’animation par an ».

Dans leurs conclusions, les scénaristes, réalisateurs et producteurs ont tous convenu que la solidité du cadre du droit d’auteur et des mécanismes financiers était nécessaire pour permettre à l’industrie du cinéma d’aller de l’avant et d’offrir aux créateurs la plateforme adéquate pour exprimer leurs visions.

Le Président de W&DW Yves Nilly a clos la table ronde en déclarant :

« Nous voulions partager nos expériences sur le processus de réalisation d’un film. Ce processus requiert une longue chaîne créative qui peut prendre des années à se concrétiser et dans laquelle les créateurs et les producteurs doivent collaborer pour réussir. Le rôle du droit d’auteur est de protéger cette chaîne et ces relations ».