Yvonne Chaka Chaka dans le rapport de l'UNESCO : "valoriser la culture par des actes et non des paroles"

Summary
La Vice-Présidente de la CISAC appelle à investir et à soutenir les créateurs dans le rapport mondial de l'UNESCO Re|Penser les politiques en faveur de la créativité
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Yvonne Chaka Chaka, Vice-Présidente de la CISAC et l'une des auteurs-compositeurs-interprètes les plus influentes, a lancé un appel passionné au fair-play pour les créateurs afin de soutenir la reprise après la pandémie de COVID-19. Son appel à plus d'investissements, à des droits solides pour le monde numérique, à une meilleure éducation et à une application plus stricte du droit d'auteur, est publié dans le rapport "Repenser la culture" de l'UNESCO le 8 février 2022.

La publication phare de l'UNESCO, Re|Penser les politiques en faveur de la créativité La culture, un bien public mondial, unique en son genre dans le monde, offre de nouvelles données pertinentes qui mettent en lumière les tendances émergentes au niveau mondial, et propose des recommandations politiques pour promouvoir des écosystèmes créatifs qui contribuent à un monde durable d'ici 2030 et au-delà.

 Le contenu de l'article d'Yvonne Chaka Chaka est ci-dessous :

J’ai la chance d’avoir eu une carrière incroyable en tant qu’auteure-compositrice-interprète. Savoir que ma musique a délecté et inspiré des communautés de personnes à travers le monde me rend heureuse. Mais je veux être plus qu’une artiste.

La plateforme dont je dispose grâce à ma notoriété me permet d’aider à autonomiser les autres – ceux qui ont letalent et la motivation pour vivre de leur art, mais sont privés de leurs droits par un système inéquitable qui ne rétribue pas leur travail à sa juste valeur.

La musique et le divertissement représentent une entreprise. De toute évidence, une entreprise qui regorge d’histoires de personnalités riches, célèbres et puissantes. Mais ce n’est pas ce qui compte pour moi. En vérité, il est bien plus important de libérer le talent de la prochaine génération : les jeunes créateurs en herbe qui n’ont pas la chance de réussir ou ne connaissent pas leurs droits.

Les créateurs vivent une vie extrêmement fragile, comme l’a montré la crise de la COVID-19. Un grand nombre d’entre eux ont perdu leurs moyens de subsistance – leurs maisons, leurs voitures et la capacité de nourrir leurs familles. Les confinements ont été particulièrement durs pour les personnes qui dépendent des concerts en direct et des divertissements publics pour leur subsistance. Les créatrices ont également été touchées de manière disproportionnée, faisant ainsi reculer la mission d’égalité des genres.

Alors que nous tentons de tracer la voie de la reprise, ceux qui façonnent l’environnement des artistes et des créateurs – producteurs, diffuseurs, services numériques, décideurs gouvernementaux et autres – sont sous le feu des projecteurs. C’est le moment de mettre en valeur la culture par des actions et non des paroles. C’est le moment aussi d’investir dans les jeunes créateurs ; des droits solides pour le monde numérique ; l’éducation pour que les créateurs comprennent leurs droits ; et une application plus stricte des droits par les gouvernements qui ferment souvent les yeux sur les questions de droit d’auteur. 

Chance équitable ; conditions équitables ; salaire équitable. C’est l’appel à l’action.

La culture est créatrice de richesse pour les générations futures. C’est particulièrement vrai en Afrique, l’une des régions comptant les plus grands talents musicaux. Comme l’a montré la COVID-19, l’Afrique a également l’un des secteurs culturels les plus fragiles. C’est pourquoi je m’investis dans mon travail en tant que vice-présidente de la CISAC et fondatrice du projet exclusivement féminin Woman Radio en Afrique du Sud.

Je suis convaincue que ce rapport ouvre de nombreuses perspectives qui peuvent avoir une réelle influence sur la vie des créateurs partout dans le monde