RAPPORT SUR LES COLLECTES MONDIALES 2025 DE LA CISAC

Summary
Les droits collectés dans le monde pour les créateurs atteignent 13,97 milliards d’euros grâce à la croissance du numérique
CISAC GCR 2025

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Le 6 novembre 2025, PARIS – La CISAC publie aujourd’hui son Rapport sur les collectes mondiales 2025, l’analyse annuelle détaillée des droits collectés pour les créateurs dans l’ensemble des industries créatives à travers le monde. Ce rapport rend compte des sommes collectées en 2024 pour les différents répertoires – musique, audiovisuel, art dramatique, littérature et arts visuels – sur la base des données du réseau de 228 sociétés membres de la CISAC dans 111 pays.

En 2024, les droits collectés pour les créateurs à travers le monde ont atteint le montant de record de 13,97 milliards d’euros. Cette hausse de 6,6 % par rapport à l’année précédente vient confirmer la forte progression de plus de 70 % enregistrée en dix ans. Ce record s’explique principalement par la progression des revenus du numérique, qui ont augmenté de 11,2 % en 2024 et dépassent pour la première fois les 5 milliards d’euros. Les services de streaming et par abonnement représentent désormais plus d’un tiers des collectes mondiales et les revenus du numérique ont été multipliés par sept (+596.2%) depuis 2015. Parallèlement, les droits générés par le secteur direct (live) et ambiance ont augmenté de 9,6 % en 2024, et dépassent les 3,5 milliards d’euros, tandis que le secteur de la télé- et radiodiffusion affiche une modeste reprise bien que les habitudes de consommation continuent d’évoluer.

« Les résultats de cette année témoignent des capacités d’adaptation et de la résilience du système de gestion collective des droits des créateurs dans un environnement en constante évolution », souligne Gadi Oron, directeur Général de la CISAC. « Cependant, à côté de ce succès, de nouvelles difficultés engendrées par l’intelligence artificielle menacent l’avenir du secteur de la création. L’IA n’est pas juste un nouveau moyen de distribuer les œuvres créatives ; c’est une technologie qui se les approprie et les imite. Sans réelles garanties, sans transparence des données, elle risque de saper les fondations même de la valeur des œuvres créatives. »

L’IA générative (GenAI) exploitée sans autorisation risque de détourner jusqu’à 25 % des droits des créateurs, soit l’équivalent de 8,5 milliards d’euros par an, si elle n’est pas réglementée. La Confédération internationale réclame l’instauration d’une obligation de transparence et d’obtention de licences pour les plateformes d’IA, ainsi qu’une rémunération des créateurs pour l’utilisation de leurs œuvres par l’IA, alors que le marché de l’IA générative pourrait passer de 3 milliards d’euros actuellement à 64 milliards d’euros en 2028.

« En 2024, les sociétés d’auteurs ont réparti un montant record de droits aux créateurs du monde entier. Nous pouvons nous réjouir de ce résultat qui montre la résilience de la gestion collective et la valeur des œuvres créatives dans un marché en pleine expansion. D’un autre côté, l’arrivée de l’intelligence artificielle marque le début d’un profond changement pour notre secteur – une preuve que le progrès et la disruption ne sont pas incompatibles et que l’avenir de la créativité dépendra de la façon dont nous pouvons concilier ces deux réalités », déclare Björn Ulvaeus, Président de la CISAC.

« En cette période d’évolution fulgurante de l’IA et de numérisation planétaire, les créateurs font face à des défis sans précédent, non seulement dans la façon dont ils travaillent mais aussi pour s’assurer une rémunération adéquate pour une activité qui enrichit notre monde de manière incommensurable. Le rôle des sociétés de gestion collective et de notre coalition mondiale d’ayants droit n’a jamais été aussi essentiel », rappelle Dean Ormston, Président du conseil d’administration de la CISAC.

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Faits saillants du Rapport sur les collectes mondiales de la CISAC pour l’année 2024 :

Les droits collectés pour les créateurs à travers le monde ont augmenté de 6,6 % pour atteindre le montant record de 13,97 milliards d’euros en 2024.

Les revenus générés par l’utilisation de musique dominent avec 12,59 milliards d’euros (+7,2 %), soit 90 % des collectes mondiales.

Les autres répertoires – audiovisuel (0,73 Mds €, +1,1 %), arts visuels (0,22 Mds €, +0,9 %), littérature (0,23 Mds €, +7,3 %) et art dramatique(0,21 Mds €, -3,4 %) – représentent les 10 % restants.

Les revenus du numérique, en hausse de 11,2 %, dépassent pour la première fois les 5 milliards d’euros.

En 2024, les revenus des créateurs viennent principalement du secteur numérique (37 % des collectes totales, 5,1 Mds €), suivi par les secteurs TV et radio (28 %, 3,9 Mds €) et direct (live) et ambiance (26 %, 3,6 Mds €). Les supports physiques et les sources de revenus secondaires contribuent plus modestement au total : CD et vidéo (3 %), copie privée (3 %), reprographie (2 %) et autres sources de revenus comme le droit de suite, la synchronisation, la location/prêt public (moins de 1 % chacun).

Chiffres clés par région

Europe : 7,6 milliards d’euros (+6,7 %), en croissance stable sous l’impulsion de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne

Amérique du Nord : 3,5 milliards d’euros (+10 %) grâce au secteur numérique et à la forte reprise du secteur live

Asie-Pacifique : 1,9 milliard d’euros (+3 %) grâce à l’essor du numérique en Inde, en Chine et en Corée du Sud

Amérique latine et Caraïbes : 786 millions d’euros (-0,6 %), un chiffre stable après deux années de croissance exceptionnelle

Afrique : 90 millions d’euros (+14,2 %) principalement générés par la télé- et radiodiffusion et les exécutions live.

Répertoire musical

Les revenus collectés dans le monde pour les créateurs de musique ont augmenté de 7,2 % pour atteindre 12,59 milliards d’euros.

Pour la toute première fois, les collectes liées à l’exploitation de musique en ligne dépassent les 5 milliards d’euros, avec une croissance qui s’est accélérée en 2024 (+10,8 %).  Ce montant a été multiplié par sept depuis 2015. Le numérique reste de loin la première source de revenus pour le répertoire musical, avec 39,8 % des droits collectés.

Générées par les concerts, les événements et les licences délivrées aux locaux culturels et commerciaux, les collectes du secteur direct (live) et ambiance s’élèvent à 3,5 milliards d’euros, en hausse de 9,6 %.

La Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs (CISAC) représente un réseau mondial de 228 organisations de gestion collective implantées dans 111 pays et territoires. Ces sociétés représentent plus de cinq millions de créateurs des cinq répertoires : la musique, l’audiovisuel, les arts visuels, la littérature et l’art dramatique. Travaillant à leurs côtés à protéger les droits des créateurs et à renforcer le droit d’auteur à travers le monde, la CISAC établit différentes normes professionnelles et techniques, plaide pour une législation équitable et soutient ses sociétés membres pour garantir une gestion transparente et efficace des droits dans une économie de la création en constante évolution.