Le nouveau Rapport mondial sur la diversité culturelle de l’UNESCO se fait l’écho des inquiétudes de la CISAC pour les droits des créateurs

UNESCO Global Report 2018

Les actions de la CISAC pour le compte des créateurs ont trouvé un écho de premier plan lors des évènements de fin d’année organisés à l’UNESCO, à commencer par la publication du Rapport mondial 2018 Re|penser les politiques culturelles et une déclaration énergique d’une multitude de groupes de défense connues comme des organisations de la société civile (OSC). Le Rapport comprend aussi un appel à agir en faveur des droits des créateurs audiovisuels de Jia Zhang-ke, réalisateur, scénariste et Vice-Président de la CISAC.

Les pressions auxquelles doivent faire face les créateurs et les industries culturelles, en particulier à l’ère numérique, ont été explorées en détail lors de la session plénière du Comité intergouvernemental à la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Les OSC représentant les ONG accréditées en tant qu’observateurs de la Convention à l’UNESCO ont lancé un appel fort :

« Les géants d’Internet ne contribuent en rien à la culture locale, ils marginalisent les expressions différentes et entraînent une concentration des langues et des acteurs. La transition numérique a profondément transformé l’accès aux contenus créatifs et la manière dont ils sont consommés. Cependant, elle a aussi eu d’importantes répercussions négatives sur les créateurs et les artistes, en particulier du fait du déséquilibre économique actuel. Les revenus générés profitent de plus en plus aux grands acteurs du numérique plutôt qu’aux créateurs de ces contenus. Alors que la consommation de contenus créatifs explose, les créateurs ne reçoivent que très peu en retour. 

Nous devons garantir une rémunération équitable aux artistes et aux créateurs, et une rémunération équitable et appropriée aux producteurs de contenus culturels. Nous avons besoin de normes techniques ouvertes, de transparence et de données pour mesurer les répercussions sur la diversité des expressions culturelles de la part de ceux qui contrôlent Internet. Nous avons besoin d’une stratégie efficace pour commencer à remédier à ces déséquilibres. Nous avons besoin de réglementations adéquates pour garantir la protection de l’intérêt public. Et nous vous soumettons un certain nombre de recommandations sur ces questions. »

Le rapport de l’UNESCO, dont la publication a été annoncée pendant la réunion du Comité intergouvernemental, reprend les chiffres du Rapport sur les collectes mondiales 2017 de la CISAC et se penche, entre autres enjeux, sur les inégalités du commerce culturel. Il fait également le point sur la mise en œuvre de la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de l’UNESCO. 

Jia Zhang-ke, réalisateur, scénariste et Vice-Président de la CISAC, a prêté sa voix pour introduire ce nouveau rapport de l’UNESCO, déclarant : « La Convention de 2005 a marqué un tournant pour les créateurs du monde entier. Elle protège nos droits, garantit la liberté de créer et reconnaît l’importance économique des industries créatives ».

Le rapport de l’UNESCO comprend des données clés soulignant la nécessité de renforcer le soutien des pouvoirs publics à la culture, en particulier dans les pays en développement. L’UNESCO relève notamment les faits suivants

  • Entre 2005 et 2014, les exportations mondiales totales de biens culturels des pays en développement (hors Chine et Inde) sont passées d’une part de 15 % à une part de 26 %. Toutefois, la part des PMA n’a pas progressé, avec seulement 0,5 % des exportations mondiales totales de biens culturels en 2005 et 2014. Néanmoins, le rapport met en évidence des progrès notables dans certaines régions, notamment en Afrique, en termes d’amélioration de la situation des créateurs et des industries créatives. 
  • L’aide publique au développement (APD) dans le secteur culturel a chuté de 45 % en dix ans, passant de 465,9 millions $ US en 2005 à 257 millions $ US en 2015. 

Voici les derniers faits qui ont marqué la coopération croissante entre la CISAC et l’UNESCO. En juin, les deux organisations, ainsi que Jean-Michel Jarre, Président de la CISAC et Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO, avaient réuni créateurs, ambassadeurs et spécialistes du droit d’auteur pour une Conférence sur le transfert de la valeur et les problèmes qu’il cause aux industries créatives.