Le Président de la CISAC Jean-Michel Jarre explore l’avenir et la question de l’intelligence artificielle à l’UNESCO

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Le 13 décembre, l’UNESCO a organisé un débat d’experts sur le thème « L’intelligence artificielle : un nouvel environnement de travail pour les créateurs ? » et son impact sur le droit d’auteur, la question de savoir qui est ou qu’est-ce qu’un créateur et quelles sont les implications à prévoir aujourd’hui et à l’avenir. Ce débat s’est tenu lors du 12e Comité intergouvernemental dans le cadre de la série de débats Créer | 2030 animés par George Pagagiannis, Chef du Service médias de l’UNESCO. 

Le Comité est partie à la Convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de 2005, qui vise à encourager les politiques qui protègent et favorisent la diversité culturelle à l’échelle nationale et internationale. Comme d’autres nouvelles technologies, l’intelligence artificielle pose de nouvelles questions si l’on veut s’assurer que cette diversité reste vivante et intacte.

Jean-Michel Jarre, Président de la CISAC et Ambassadeur de bonne volonté de l’UNESCO, était invité à ouvrir la discussion par une allocution et à participer au débat d’experts. Il a clairement souligné dans son allocution qu’il importe de faire la différence entre intelligence et conscience. La technologie permet déjà de créer des œuvres complètes. Dans dix ans, elle sera capable de produire des œuvres musicales et picturales originales. Il s’est toutefois montré positif quant à la place de l’intelligence artificielle dans le secteur de la création, soulignant que « nous aurions tort de penser que le passé était mieux et que l’avenir sera pire » et que « notre avenir n’est pas une dystopie ». On peut fort bien imaginer une collaboration entre un compositeur et un logiciel.

La question du droit d’auteur a été soumise aux participants au débat, qui se sont notamment demandé qui ou qu’est-ce qui détient les droits d’auteur. Que se passerait-il si des algorithmes d’intelligence artificielle se retrouvent aux mains de grandes multinationales ? Quel sera l’impact sur les économies émergentes si ces programmes sont développés ou dominés uniquement par les grandes puissances économiques mondiales ? Enfin, comment la société peut-elle s’assurer que l’identité de l’être humain ne se perd pas avec les progrès de l’intelligence artificielle ?

Pendant le débat, J.-M. Jarre a souligné que, dans son état de développement actuel, l’intelligence artificielle exige une réflexion de l’UNESCO et du secteur de la gestion collective sur les questions ci-dessus et sur l’identité propre du créateur et demande aussi d’identifier un modèle économique approprié pour l’intelligence artificielle dans le secteur de la création.