Débat CISAC-UNESCO « ResiliArt » et la voie vers la reprise : « Le secteur de la création peut et va s’adapter à sa nouvelle réalité »

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Un deuxième débat « ResiliArt » organisé par l’UNESCO en partenariat avec la CISAC et la FICDC le 14 mai a réuni un panel influent de créateurs et de professionnels du secteur de la création des quatre coins du globe.

Les discussions se sont concentrées sur les mesures de relance à court et long terme pour le secteur culturel et créatif suite à la crise du Covid-19. Les participants ont également appelé fermement les gouvernements et les décideurs politiques à mettre les créateurs au cœur de leur stratégies de relance.

Lien pour visionner le débat (à l’heure où nous rédigeons ces lignes)

Ce débat a été animé par Ernesto Ottone, Sous-Directeur Général pour la Culture de l’UNESCO. 

Les membres du panel étaient : 

Pascal Rogard, Directeur Général de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (France)

Anitta, Auteur-compositeur-interprète et actrice brésilienne

Fouzia Saeed, Directrice Générale du Conseil National des Arts du Pakistan

Cheick Oumar Sissoko, Secrétaire Général de la Fédération Panafricaine des Cinéastes

Mohamed Saif Al-Afkham, Président de l’Institut International du Théâtre (États Arabes)

Ferne Downey, Présidente de la Fédération Internationale des Acteurs (Amérique du Nord)

Jana Vozárová, Directrice Générale de LITA, (société audiovisuel, dramatique, littéraire et AGP, Slovaquie)

Les intervenants ont décrit les conséquences catastrophiques de la crise pour le secteur de la création tout en insistant sur la résilience inhérente à ce secteur et les opportunités que représente la situation actuelle. Alors que les restrictions commencent à être assouplies, les entreprises et les professionnels du secteur de la création doivent et vont s’adapter. Les gouvernements doivent protéger les droits de tous les acteurs du secteur, petits ou grands, et s’assurer qu’ils sont équitablement rémunérés.

L’une des étapes essentielles de la reprise passe par la reconnaissance du statut professionnel des créateurs, afin de s’assurer qu’ils ont accès aux mêmes avantages sociaux et économiques que les autres. La crise du Covid-19 a mis en évidence l’importance cruciale de l’environnement numérique. Elle montre aussi la nécessité d’informer les créateurs sur leurs droits et la monétisation de leurs œuvres en ligne. Ils doivent être dotés des outils technologiques modernes pour faciliter leur transition vers le numérique et mieux les préparer à d’autres crises imprévisibles.

Protéger les droits des créateurs

Une réelle communication entre les institutions culturelles et les pouvoirs publics doit aussi devenir une priorité afin de créer un environnement qui permette une meilleure compréhension des problèmes auxquels le secteur est confronté et d’aider les pouvoirs publics à trouver des solutions ciblées. Les textes tels que la Directive de l’UE sur le Droit d’Auteur dans le Marché Unique Numérique et le Traité de Pékin sur les Interprétations et Exécutions Audiovisuelles, adoptés pour protéger les droits des créateurs, notamment sur les plateformes numériques, doivent être appliqués à l’échelon national.

 

Le débat UNESCO-CISAC « ResiliArt » se poursuit

La communauté des créateurs et les décideurs politiques sont invités à mettre en place leur propre mouvement ResiliArt dans leurs pays respectifs et à organiser un débat avec les professionnels du secteur. Plus de 80 débats ont été engagés dans différents pays. L’UNESCO propose un guide pour lancer votre mouvement Resiliart sous forme de débats et de mouvement sur les réseaux sociaux.  Vous pourrez en partager les résultats avec l’UNESCO afin qu’ils soient pris en compte par les représentants des différents gouvernements. 

 

LES CITATIONS

Anitta sur la responsabilité des gouvernements (en anglais):

"Governments must create a section in their administration that carters exclusively to the protection of the entertainment industry (culture).  Entertainment is important for the society’s wellbeing and Governments must help creators monetise their works. They must ask themselves how they can help creators, especially the emerging and vulnerable ones, to ensure they do not struggle financially. Platforms must also be given to those who have the voice and understand the rights of artists”

 

Fouzia Saeed sur le rôle de la culture (en anglais) :

"Education is an institution that rebuilds society. The educational sector must present culture not just as a leisure activity, but as an industry. We must raise the status of culture from ‘mere entertainment’ to that of a ‘service providing sector with an important function in the society. New institutions must be created to educate creators on their rights and teach them innovative ways of distributing and monetising their works to meet demands of such crisis. Governments must formalise such institutions.”

Pascal Rogard 

« Le confinement a montré un besoin formidable de culture. Il n'y a jamais eu autant de connections, de films regardés, beaucoup d'entreprises culturelles ont maintenu le lien avec leur public notamment avec le spectacle vivant en diffusant des captations. Malheureusement la plupart de ces entreprises ont oublié le droit d'auteur et le droit des artistes. Donc je fais appel à notre Ministre de la Culture. Les artistes ont besoin d’être rémunérés quand leur travail est exploité et d'avoir la rémunération qui correspond à l'exploitation de leurs œuvres. »

Ferne Downey (en anglais)

"Artists prove again and again their fundamental value to the society. We want to make a living so let the status of the artists live in the laws of your home country." 

Mohamed Saif Al-Afkham (en anglais)

"Artists are creative and can think outside the box. This is the right time to think outside the box and find ways to adapt to the new reality. We need to come up with new guidelines for humanity and culture must be a part of it. Creators are the soul of their countries and Governments must make the welfare of creators their priority”

“We have to find new creative ways of bringing people together. We can create online activities that people can pay to watch. This can help artists around the world. There is a possibility of creating a fund from these types of activities. There will be big sponsors notably the big digital companies who through their platforms, have benefitted hugely from the lockdown. They must give back by sponsoring such activities.”

Cheick Oumar Sissoko sur le Fond Africain pour la Culture (en anglais)

"Culture is the foundation of humanity and Ministers of Culture must see that they place culture at the heart of the government initiatives. The African Cultural Fund created in 2018 is open to all creators in Africa. The fund made available for the year 2020 will be used to aid creators who have suffered the catastrophic impact of the Covid-19 crisis. Governments and Institutions are encouraged to support this fund”

Jana Vozarova sur l’importance de la gestion collective des droits (en anglais)

"Collective Management Organisations are means for the authors and performers to receive small amounts of remunerations which will continuously add up to fair earnings for them. CMOs assure that creators are not stripped of their income and that users of their works do not take advantage of their stronger bargaining position. This is because, Collective Management Organisations collect for lots authors and performers and therefore level up bargaining positions. This is the right time to go through Collective Management Organisations.”