Le célèbre artiste visuel Ousmane Sow défend la campagne en faveur d’un droit de suite international à l’OMPI

Summary
Les délégués de l’OMPI se voient expliquer pourquoi le droit de suite est juste et essentiel pour garantir les moyens de subsistance des artistes visuels
091015_wipo_resaleright

Le 9 octobre, des experts dans le domaine du droit d’auteur ont rejoint le sculpteur de renommée mondiale et Vice-président de la CISAC Ousmane Sow pour évoquer le droit de suite des artistes (DSA) lors d’une session organisée à l’OMPI à Genève.

La discussion intitulée « Le droit de suite : agir efficacement en faveur des artistes visuels » a eu lieu dans un contexte qui verra le Comité permanent du droit d’auteur et des droits voisins (SCCR) de l’OMPI ouvrir des discussions en vue d’établir un nouveau traité international sur ce droit lors de sa prochaine séance plénière, prévue avant la fin de l’année.   

Évoquant les origines, les rouages internes et la mise en œuvre du droit dans 81 pays à travers le monde, le groupe a démontré pourquoi l’adoption universelle de ce droit fondamental était vitale.

Sow, dont les œuvres ont été exposées au Sénégal, en Allemagne, en France, en Italie et aux États-Unis , a expliqué :

Lorsque j’ai débuté, je ne savais pas si je pourrais vivre de mon art. Aujourd’hui en Afrique, la situation est toujours la même pour de nombreux artistes. Ils doivent être soutenus ».

Le droit de suite garantit que les artistes visuels reçoivent un petit pourcentage du prix de vente lorsque leur œuvre d’art originale est revendue par une salle de vente aux enchères ou une galerie d’art.

Marie-Anne Ferry-Fall, Directrice Générale de la Société française des Auteurs dans les Arts Graphiques et Plastiques (ADAGP) a évoqué dans le détail comment le droit était né (en 1920), comment il fonctionne et pourquoi il est capital qu’il soit universellement adopté sur les cinq continents.

Le marché de l’art représente 16 milliards de dollars par an et les artistes visuels sont pourtant généralement les créateurs les plus pauvres car il n’y pas d’industrie derrière eux », a déclaré Ferry-Fall. « Le droit de suite fonctionne sur la réciprocité et n’est donc accordé à l’artiste que si son pays le reconnaît. Cette situation crée un immense déséquilibre entre les auteurs au niveau mondial ».

Javier Gutiérrez Vicén, Directeur Général de la société d’auteurs espagnole VEGAP, a souligné l’importance des organisations de gestion collective dans le secteur des arts visuels.

Les artistes visuels n’ont pas d’industrie derrière eux », a-t-il déclaré. « Ils sont leurs propres imprésarios. Les sociétés d’auteurs sont donc leur seul moyen d’être représentés ».   

Le DG de la CISAC Gadi Oron a déclaré :

Nous voulons soutenir les voix de plus en plus nombreuses au sein de l’OMPI qui considèrent que ce point devrait être inscrit à l’ordre du jour du Comité permanent du droit d’auteur et des droits voisins. Notre objectif est simplement de garantir que les artistes visuels, où qu’ils soient dans le monde, obtiennent la même rémunération équitable récompensant le succès de leurs œuvres ». 

Outre l’argument économique, le droit de suite préserve également le lien essentiel entre le créateur et son œuvre. Il permet à l’artiste visuel de suivre son œuvre.

Adopter le droit de suite serait un bon moyen de faire preuve de respect à l’égard des créateurs », a conclu Sow.