Jean-Michel Jarre et une délégation d’auteurs demandent au Parlement européen des règles équitables dans l’environnement numérique

Lire le discours du président de la CISAC, Jean-Michel Jarre, devant le Parlement européen ici.

Bruxelles, Belgique - 6 mars 2018 – Jean-Michel Jarre, compositeur de musique électronique et artiste de renommée mondiale, était aujourd’hui à Bruxelles, à la tête d’une délégation d’auteurs (*) qui a demandé l’appui des membres du Parlement européen pour garantir plus d’équité aux auteurs dans l’environnement numérique.

Jean-Michel Jarre et les auteurs de la délégation représentant 5 États membres ont remis une pétition signée par plus de 14 000 auteurs et compositeurs de toute l’Union européenne. Elle appelle à mettre un terme au « transfert de la valeur » qui profite tout particulièrement à certaines plateformes numériques aux dépens des créateurs.

Jean-Michel Jarre s’exprimait en qualité de Président de la CISAC (la Confédération Internationale des Sociétés d’Auteurs et Compositeurs), porte-parole mondial de plus de 4 millions de créateurs de musique, du cinéma, des arts visuels, du théâtre et de la littérature. Cette délégation était une initiative conjointe de la CISAC et du GESAC, qui représente un million d’auteurs de tous les répertoires en Europe.

Les auteurs ont exprimé leur plein appui à la proposition de Directive sur le droit d’auteur de la Commission européenne désormais soumise au Parlement, et ont enjoint la Commission des affaires juridiques (JURI) du Parlement européen à rester ferme pour trouver une réelle solution au transfert de la valeur.

Le groupe a également remercié le nombre croissant d’États membres, dont la France, qui, au sein du Conseil, se sont engagés à régler efficacement le problème du « transfert de la valeur » ou « value gap », dans le cadre de la proposition de Directive sur le droit d’auteur actuellement examinée par le Parlement européen.

Jean-Michel Jarre a déclaré : « Célébrer et encourager la créativité ont toujours été au fondement même de l’Europe. Mais aujourd’hui, en Europe comme dans le reste du monde, les créateurs voient la valeur de leur travail injustement récupérée par les grands acteurs du numérique. Le monde se tourne donc désormais vers l’Union européenne. À l’Europe de démontrer qu’elle reste le meilleur défenseur de la culture. Au XXIe siècle, nous avons besoin d’un cadre de protection du droit d’auteur en phase avec le marché digital  de notre époque– un cadre qui permettra aux futures générations de créateurs d’être rémunérées équitablement et de vivre de leur travail. »

Le secteur musical et les autres secteurs créatifs se développent rapidement et génèrent d’importants revenus, mais ces derniers ne sont pas équitablement restitués aux créateurs. Au lieu de cela,  ces revenus sont détournés par les grands acteurs internationaux du numérique – notamment les services de contenus chargés par les utilisateurs (UUC) tels que YouTube – qui refusent de partager leurs immenses profits avec les créateurs de ces contenus.

Dans leur pétition, les créateurs demandent aux décideurs politiques de remédier à ce transfert de la valeur dans la proposition de législation sur le droit d’auteur.

Pervenche Berès, députée européenne et coprésidente de l’Intergroupe « Industries culturelles et créatives » (2C2I) a affirmé : « L’Europe doit trouver une solution ambitieuse pour mettre un terme à cette situation complètement inéquitable et opportuniste, et mettre en place un écosystème solide et durable. La mobilisation des créateurs à nos côtés est très importante pour nous et pour la cause que nous défendons, car les enjeux sont immenses et que certains députés européens ont malheureusement tendance à écouter et croire ces géants d’Internet. »

Christian Ehler, député européen et lui aussi coprésident du 2C2I, a ajouté : « L’Europe a aujourd’hui l’occasion historique de régler ce problème essentiel pour l’avenir des industries culturelles et créatives, mais aussi pour le marché unique numérique dans son ensemble. Il en va de l’économie et de la croissance de l’Europe. Il en va aussi de notre culture, qui est le ciment de nos sociétés. Nous nous trouvons à un moment décisif, où l’UE a l’opportunité de proposer une solution valable. »

(*) Délégation composée de :

Crispin Hunt, auteur-compositeur, interprète et producteur britannique, Président de la BASCA et membre du Conseil d’administration de PRS for Music,

Matthew Irons, auteur, compositeur, chanteur et guitariste du groupe belge Puggy,

Astrid North, auteur-interprète allemande,

Cora Novoa, compositrice espagnole de musique pop, électronique et expérimentale et DJ, 

Piotr Rubik, auteur, compositeur, interprète et chef d’orchestre polonais.