MIDEM 2015 : discours du Président de l’ASCAP

Summary
Le Président de l’ASCAP Paul Williams estime que les créateurs n’ont pas de dent contre la technologie mais seulement contre ceux qui l’exploitent
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Auteur d’un discours passionné lors du MIDEM 2015, le célèbre auteur-compositeur et Président de l’ASCAP Paul Williams a appelé à une « réforme du droit d’auteur équitable qui soit viable pour tous ». Il a déclaré que les auteurs-compositeurs n’étaient pas contre la technologie mais contre ceux désireux de l’exploiter, précipitant ainsi la dévaluation économique actuelle de la musique. 

« Il faut aujourd’hui en moyenne un million d’écoutes en streaming sur Pandora pour qu’un auteur-compositeur et un éditeur gagnent à peine 90 $ en droits d’auteur », a-t-il déclaré. 

« Même un tube colossal rapporte rarement à l’auteur-compositeur plus de quelques milliers de dollars en droits numériques. 

« En tant qu’auteurs-compositeurs, nous n’avons pas de dent contre la technologie », a-t-il poursuivi. « La technologie a ouvert de nouvelles portes incroyables pour permettre à différents publics du monde entier d’avoir accès à notre musique. »   

« Les entreprises qui gèrent les plateformes et les appareils de diffusion savent que la demande de musique continuera à augmenter dans les années à venir à l’échelle mondiale. Et ils envisagent un avenir où leurs profits continueront d’augmenter en raison de la demande d'accès à la musique toujours croissante de la part des consommateurs. »

M. Williams a déclaré que l’industrie est aujourd’hui à un tournant décisif et a préconisé une réforme réfléchie qui inclue un « système d’octroi de licences solide, volontaire et collectif »

« Les licences collectives sont aujourd’hui menacées en raison du caractère caduc des jugements d’expédient », a-t-il déclaré.

Évoquant la situation et les récentes évolutions aux États-Unis, Williams a déclaré que les auteurs-compositeurs et les éditeurs demandaient au Ministère de la Justice d’apporter trois modifications majeures à la réforme de la loi. 

« Numéro 1. Nous devons pouvoir résoudre les litiges concernant les tarifs avec les titulaires de licences plus rapidement et plus efficacement qu’avec la procédure d’arbitrage actuelle, à la fois longue et coûteuse. »  

« Numéro 2. L’ASCAP devrait être en mesure de pouvoir octroyer l’ensemble des droits nécessaires permettant aux services numériques de mener leurs activités, tels que les droits d’exécution et les droits mécaniques, ce qui nous est interdit aujourd’hui. Ceci profitera à nos membres, aux titulaires de licences et aux consommateurs. C’est un moyen de simplifier l’octroi de licences et de réduire les coûts de transaction. 

« Numéro 3. Nos membres devraient pouvoir autoriser les services interactifs à utiliser leurs œuvres créatives dans l’économie de marché sans contraintes réglementaires. Actuellement, nos membres n’y sont pas autorisés. »