Les défis et les opportunités en matière de droit d’auteur et de gestion collective en Amérique latine sont évalués lors de la conférence internationale

Summary
Des auteurs renommés et des personnalités se sont réunis à Buenos Aires pour la Conférence Internationale de 2015 sur le droit d’auteur et la gestion collective.
Int_Con_Copyright_Collective_Management

Environ 150 auteurs et représentants des sociétés d’auteurs, de radio- et télédiffuseurs, de fournisseurs de service et d’éditeurs de musique du monde entier se sont réunis lors d’une conférence internationale à Buenos Aires pour évaluer l’état actuel du droit d’auteur et de la gestion collective en Amérique latine et dans le monde.

Organisée par le Bureau régional de la CISAC pour l’Amérique latine, en coopération avec Sociedad General de Autores de la Argentina (ARGENTORES), Sociedad Argentina de Autores y Compositores de música (SADAIC) et Directores Argentinos Cinematográficos (DAC), la  Conférence Internationale annuelle sur le Droit d’auteur et la Gestion Collective a accueilli de nombreux hôtes distingués.

Parmi ceux-ci, le Représentant du gouvernement d’Argentine, le Secrétaire d’Etat Dr. Ricardo Forster, le Directeur Général de la CISAC, Gadi Oron, le Président du Comité de la CISAC pour l’Amérique latine et les Caraïbes Alexis Buenseñor, le Président d’Argentores Miguel Angel Diani, le Président de SADAIC Victor Yunes Castillo, le Président de la DAC Carlos Galettini et le Président du Conseil international de la CISAC, Writers and Directors Worldwide (W&DW) Yves Nilly, pour n’en citer que quelques-uns.

Ouverture de la conférence : la vision de la CISAC et son plan d’action

Le Dr. Ricardo Forster a accueilli les participants et le Directeur Général de la CISAC, Gadi Oron, a prononcé le discours d’ouverture, soulignant l’importance croissante du réseau des sociétés membres de la CISAC dans le monde, qui permet de donner aux créateurs individuels une voix collective. 

« Nous vivons des temps de plus en plus difficiles pour les créateurs. La voix collective est importante, particulièrement aujourd’hui, » a-t-il expliqué.

Résumant les défis auxquels sont confrontés les créateurs actuellement, M. Oron a souligné quatre points essentiels affectant les droits et la gestion collective à l’échelle mondiale, notamment : un système de droit d’auteur qui est menacé par les tentatives de réduction des niveaux de protection, l’examen plus détaillé du système de gestion collective et un environnement d’œuvres créatives facilement accessibles qui ne rémunère pas correctement les créateurs.

« Bien trop souvent, les entreprises du numérique traitent les créateurs et les ayants droit comme une entité secondaire alors qu’en fait, ce sont les œuvres des créateurs qui permettent à ces dispositifs d’occuper la première place, » a-t-il déclaré.

Il a souligné le virage qui s’instaure dans la rémunération des auteurs car l’accès à la musique est de plus en plus numérique. 

La CISAC a récemment publié son Rapport Mondial des Perceptions 2015 montrant que seuls 5% des 7,8 milliards de redevances perçues à l’échelle mondiale par les sociétés membres de la CISAC au nom de leurs auteurs proviennent des services numériques.

« Si l’on admet que le futur du secteur créatif passe par le marché numérique, nous ne pouvons être satisfaits de ces 5% » explique M. Oron.  

« Nous devons rééquilibrer le tableau et il nous faut tous œuvrer à améliorer la situation. »

M. Oron a présenté quatre solutions essentielles, dans une approche multiple qui permettrait d’obtenir une meilleure protection et une rémunération plus équitable pour les auteurs : 

  • La mise en place d’un cadre de soutien légal : avec des entités qui bénéficient commercialement des œuvres en ligne et qui seraient responsables des redevances en ligne
  • Le développement d’infrastructures techniques qui permettent une documentation et un octroi de licences efficace
  • L’établissement de Bonnes pratiques dans la gestion collective, à l’aide de modèles de bonne gouvernance encourageant la responsabilité et la transparence dans les activités des organisations de gestion collective
  • Un environnement qui soutienne l’activité créative et qui valorise l’importance des créateurs, à la fois au niveau culturel et économique.

La Conférence internationale aborde les questions clés

L’après-midi, un groupe de discussion s’est penché sur quatre sujets essentiels au regard des droits de licence et de la gestion collective au niveau régional et mondial. 

Après un discours liminaire du Président de W&DW, Yves Nilly, un groupe de discussion constitué du Secrétaire général de la DAC, Horacio Maldonado, du Président du Conseil Professionnel de la Télévision d’ARGENTORES, Sergio Vainman, de Cacho Santoro (SAGAI), du Secrétaire Général du SADAIC Víctor Yunes et de Horacio Malvichino (AADI), a abordé la gestion du droit d’auteur dans le domaine audiovisuel et les principaux défis de la gestion collective management en Amérique latine.

Víctor Yunes, membre du SADAIC a ensuite prononcé un discours sur les perspectives du répertoire musical d’Amérique latine aux Etats Unis et les intervenants Ann Sweeney (première Vice-présidente de la politique mondial chez BMI), John Echeverria (Vice-président  exécutif d’Universal Music Publishing en Amérique latine) et Alexandra Lioutikoff (Vice-présidente de l’ASCAP) ont discuté de son potentiel et ses attentes. 

L’état actuel de l’industrie du numérique et les perspectives mondiales et régionales de structures d’octroi de licences ont ensuite été abordés par le Responsable de l’activité de licences internationales de Google Play, Sami Valkonen, le Vice-président principal de Sony/ATV Music Publishing Amérique latine, Jorge Mejía et le Président de LatinAutor, Guillermo Ocampo dans un débat animé par le Directeur régional d’IFPI Amérique latine,  Javier Asensio.

L’évènement s’est terminé par une discussion sur la nouvelle Directive européenne de Gestion Collective et de son impact en Amérique latine, menée par Santiago Schuster, suivi d’un commentaire final de Gadi Oron.