Le Président de la CISAC Jean-Michel Jarre invité sur France Inter

Summary
Le Président de la CISAC souligne la nécessité d'adopter de nouveaux modèles économiques pour assurer l'avenir de la créativité et de la diversité culturelle
JMJ_Preferred_2

Cette interview en français de Jean-Michel Jarre par le journaliste Augustin Trapenard est en partie retranscrite ci-dessous.

A l'occasion de la prochaine sortie de son nouvel album, le Président de la CISAC Jean-Michel Jarre était l'invité de Boomerang sur France Inter, l'une des principales émissions culturelles de la radio française. Au début de l'interview, Jarre répond à différentes questions sur l'impact de la technologie sur l'évolution de la culture, l'importance de la propriété intellectuelle et la nécessité de créer de nouveaux modèles économiques pour assurer l'avenir de la créativité et de la diversité culturelle au XXIe siècle.

Trouvez-vous que l'on protège assez les artistes aujourd'hui face aux bouleversements de la culture ?

La musique, les médias, le cinéma, les jeux vidéos, la littérature n'ont jamais été aussi diffusés. On a jamais écouté autant de musique ; cela n'a jamais généré autant d'argent mais les auteurs et les créateurs n'en ont jamais eu aussi peu. »

Cela met-il en danger les industries culturelles et créatives ?

Comme l'écologie ou l'environnement, la propriété intellectuelle est l'un des fondements de nos sociétés. Au-delà de l'argent, il faut se dire que, dans un smartphone, la partie 'smart', c'est nous.  Dans chaque famille qui nous écoute, il y a un enfant, un frère, une sœur, qui rêve d'être photographe, de faire de la radio ou de la musique, d'être cinéaste, écrivain, et qui, aujourd'hui, est obligé d'avoir un job à côté.  Demain, il - ou elle - sera obligé d'abandonner son rêve. Il y a un équilibre à trouver : nous sommes tous des actionnaires virtuels de Spotify, d'Apple, de tous ces gens qui gagnent énormément d'argent sur le contenu artistique que nous créons. » 

Que faudrait-il, en termes de législation, pour assurer la viabilité de la rémunération des auteurs ?

C'est très simple : il faudrait d'abord que, sur chaque smartphone, laptop ou autre, il y ait une petite partie, infime même, qui revienne aux créateurs. Cela résoudrait le problème. Et cela va arriver. Je pense que, dans toutes ces sociétés, les gens qui ont créé Apple, Facebook ou Spotify, il y a vingt ans, étaient des gamins qui adoraient et qui adorent toujours la musique. Ce ne sont pas nos ennemis.  Mais en 20 ans, leurs entreprises sont devenues des montres. Il faut que l'on s'assoie autour de la table et que l'on crée un nouveau modèle économique, pour la création, pour le XXIe siècle. C'est notre responsabilité pour les générations à venir. »

Ecoutez toute l'émission (en français).

Découvrez le trailer officiel d'Electronica Part 1 - The Time Machine.