Le Premier Ministre français et des hauts responsables s’associent au Vice-président de la CISAC Ousmane Sow pour défendre les droits des créateurs

Cannes

Le Vice-président de la CISAC et sculpteur sénégalais Ousmane Sow s’est associé aux hauts responsables présents hier à Cannes pour défendre les droits d’auteur et garantir un avenir plus équitable pour les créateurs.

Intervenant lors d’une table ronde à l’occasion d’une conférence organisée dans le sud de la France dans le cadre du prestigieux Festival de Cannes, M. Sow a déclaré que les créateurs se trouvaient aujourd’hui face à leur plus gros défi : lutter pour obtenir des droits et une rémunération équitables dans le monde numérique.

La Conférence intitulée « L’avenir du droit d’auteur en Europe : culture et marché unique numérique » a attiré des hauts responsables du gouvernement, dont le Premier Ministre français, Manuel Valls, et la Ministre française de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, qui se sont chacun exprimés pour souligner l’importance de la protection des droits d’auteur.

« La culture et les artistes doivent être au cœur du projet européen »,  a tweeté M. Valls lors de la conférence.  

M. Sow a souligné l’importance du droit de suite qui garantit à chaque artiste vivant ou à ses héritiers une part équitable pour la revente de ses œuvres.  

« Le droit de suite de l’artiste est une loi simple : si l’une de mes œuvres est revendue dans le cadre d’une vente impliquant un professionnel du marché de l’art (salle de vente aux enchères, galerie d’art), cela me donne un droit à rémunération, qui représente un (petit) pourcentage du montant de la vente », a déclaré M. Sow.

« Nous, les créateurs, avons besoin du droit de suite aujourd’hui et maintenant, non seulement en Europe mais aussi partout dans le monde », a déclaré M. Sow.   

« Nous, les créateurs, sommes à l’origine d’une économie entière qui s’articule autour de nos œuvres et il serait injuste que nous n’en récoltions pas les fruits ».

Une Directive de l’Union européenne adoptée en 2001 oblige tous les pays européens à appliquer le droit de suite.

Cependant, en raison de la nature réciproque du droit dans la Convention de Berne, il n’a pas été appliqué dans certains pays, notamment aux États-Unis et en Chine.

Les commentaires de M. Sow ont été repris par d’autres intervenants, qui ont abordé les questions des services numériques et de la diversité culturelle en Europe. Les points principaux ont porté sur le droit d’auteur à l’ère du numérique, notamment la manière dont l’Europe peut s’appuyer sur ses biens culturels, ainsi que sur l’importance du droit d’auteur pour la diversité culturelle.

Le groupe d’intervenants était composé de Silvia Costa, députée européenne, Présidente du Comité pour la Culture et l’Éducation au Parlement européen, Dariusz Jablonski, réalisateur et producteur, Max Richter, compositeur, Lynne Ramsay, réalisatrice, Douglas Kennedy, écrivain, Peter Dinges, Président des EFAD, DG de la FFA, et Véronique Cayla, Présidente d’Arte France.

Un discours de Günther Oettinger, Commissaire européen à l’économie et à la société numériques, a fait suite aux discussions. 

Une seconde table ronde a porté sur les différents moyens d’améliorer l’accès et la diffusion des œuvres en Europe. Les participants ont notamment abordé le rôle que pourrait jouer l’Union européenne en vue de moderniser l’octroi de licences et les solutions permettant d’avoir accès aux œuvres en ligne, pour tous les publics, tout en garantissant la rémunération des créateurs.

En savoir plus sur le droit de suite ici.