Interrogé dans Billboard, le Président de la CISAC appelle à combler le « trou noir » sous peine de voir disparaître les prochains Kubrick, Coldplay et Picasso

Le Président de la CISAC, Jean-Michel Jarre, a saisi l’occasion d’un entretien dans Billboard pour lancer un vibrant appel à l’action des gouvernements du monde entier pour s’attaquer au « trou noir » que constitue le transfert de valeur.« Si l’on ne crée pas un modèle économique décent pour le 21ème siècle, qui s’applique à tous ces secteurs de la société, nous risquons de voir disparaître le prochain Stanley Kubrick, le prochain Coldplay ou le prochain Picasso, »’ a-t-il affirmé dans Billboard.com du 19 juin.

J.M. Jarre exige des règles qui reflètent l’importance du contenu créatif. « N’oublions pas que dans un smartphone, la partie « smart » est la nôtre : celle des créateurs. Si vous enlevez le contenu culturel, ce n’est plus qu’un dispositif banal à 50 $. Nous savons donc que la valeur du contenu est au-delà de toute discussion. » Dans un appel à l’action sur le transfert de valeur, J.M Jarre déclare que le secteur créatif génère plus d’argent que l’industrie automobile et que la mode dans de nombreux pays alors que les créateurs et les auteurs n’ont jamais reçu si peu. « C’est plus d’argent pour ces sociétés et juste un minuscule petit pourcentage pour tous les autres.  C’est comme si on était au Moyen-âge de l’ère numérique, où vous avez le roi qui récolte tout l’argent et où le reste de la population crève de faim. »

 Selon J.M. Jarre, les propositions faites par la Commission Européenne sont un premier pas satisfaisant pour répondre au problème du transfert de valeur et il appelle le Parlement Européen à soutenir ces propositions. « La position de l’Union Européenne sera observée par le monde entier. Si on ne fait pas le bon choix, cela aura un effet domino. Nous ne pouvons pas laisser l’Europe commettre une telle erreur. On ne peut pas laisser s’installer cette sorte de « trou noir » dans notre économie ».

 Le Président de la CISAC s’exprimait dans un entretien dans Billboard en marge de la Conférence conjointe de la CISAC et de l’UNESCO qui s’est tenue au siège de l’UNESCO à Paris le 12 juin.

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